Représentation

L’Unaf est intervenue au Comité de filière des métiers de la petite enfance en présence de la ministre, Aurore Bergé

Le 5 septembre 2023, la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, a souhaité rencontrer le Comité de filière métiers de la petite enfance. L’Unaf a pris la parole sur les trois points suivants : les crèches privées lucratives, la pénurie et les solutions en formation initiale, ainsi que l’amélioration souhaitée à terme du taux d’encadrement dans les crèches.

Le 5 septembre 2023, la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, a souhaité rencontrer le Comité de filière métiers de la petite enfance.

Lors de sa prise de parole, la ministre a indiqué être consciente du manque de solutions de garde pour les parents et du parcours éprouvant qu’était le leur pour trouver une place. Parallèlement, la pénurie fait monter la pression sur les professionnels de la petite enfance. Elle souhaite que les familles puissent s’organiser librement sans être « culpabilisées » dans leur choix et a affirmé son souhait d’un congé parental plus court et mieux indemnisé. La ministre a rappelé  ses priorités : la sécurité des enfants, une priorité absolue, la mise en œuvre d’une véritable « culture du contrôle », la qualité d’accueil, l’attractivité des métiers, les formations des professionnels, la lutte contre la pénurie…

Concernant la pénurie de professionnels de la petite enfance qui entraîne des fermetures de crèches ou des horaires d’ouverture réduits, la ministre souhaite « recréer des vocations, que les métiers soient mieux valorisés » et que les professionnels puissent être « mieux rémunérés pour pouvoir vivre dignement ».

Elle a évoqué les deux ouvrages publiés les 7 et 8 septembre, sur les crèches privées lucratives d’où son souhait d’intensifier les contrôles.

L’Unaf a pris la parole sur les trois points suivant : les crèches privées lucratives, la pénurie et les solutions en formation initiale, ainsi que l’amélioration souhaitée à terme du taux d’encadrement dans les crèches.

Le premier point concerne les livres publiés sur le secteur du privé lucratif

Il y a des alertes récurrentes sur les dérives des crèches privées lucratives qui obligatoirement nous interrogent.

Comme plusieurs rapports publics, l’Unaf souhaite davantage de transparence sur le modèle économique du secteur privé lucratif dans l’accueil de la petite enfance et réitère ses interrogations, par exemple sur le crédit impôt famille. De même l’absence de barème de participation des familles dans les micro-crèches Paje interroge.

Dans l’objectif d’un Service public de la petite enfance, il est urgent que les pouvoirs publics régulent spécifiquement la place du secteur à but lucratif dans l’accueil du jeune enfant afin de garantir un accueil disponible, accessible financièrement et de qualité pour les parents ainsi que le bon usage des fonds publics.

La pénurie de professionnels

Celle-ci n’est pas nouvelle mais elle atteint depuis un an des niveaux très importants. Des EAJE sont obligés de réduire leurs horaires ou de fermer, ce qui, dans les deux cas, est un vrai problème pour les familles.

Or, après interrogation de l’Education nationale concernant les CAP AEPE (ex : CAP petite enfance), les services de la DGESCO ont confirmé qu’il n’y a pas, au niveau des jeunes de fin de 3ème, une crise des vocations mais bien un nombre insuffisant de places offertes dans les classes de CAP AEPE.

En 2021, la première année du CAP accompagnement éducatif petite enfance, proposée sous statut scolaire en établissement public local d’enseignement (EPLE) affichait 1438 places. Elle a été demandée en premier vœu par 3093 élèves, et globalement par un total de 9459 élèves. Cela indique que la pénurie de professionnels n’est pas liée à un manque de vocation chez les jeunes. 

Le comité de filière avait adressé une lettre au précédent ministre de l’Éducation nationale sur ce sujet.

La pénurie concerne peut-être davantage le personnel plus qualifié : éducateurs de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture mais le CAP est un bon début pour les jeunes qui veulent continuer.

Concernant les deux formations citées, s’il y a pénurie, c’est qu’il n’y a pas assez de jeunes formés chaque année par les régions. C’est un peu mathématique et nous savons que les instituts de formation reçoivent beaucoup plus de dossiers qu’ils n’ont de places. Ici aussi, nous attendons toujours la réponse des Régions de France au Comité de filière pour augmenter les places en formation. La communication qui a été faite par le ministère sur les métiers de la petite enfance qui vise à susciter des vocations est certes tout à fait intéressante mais ne suffit pas s’il n’y a pas assez de places dans les différentes formations.

Le rapport de l’Igas sur la qualité de l’accueil 

Nous savons qu’au niveau international, le taux d’encadrement en France n’est pas des plus favorables. Un adulte pour 5 tout-petits ou un adulte pour 8 enfants qui marchent, ou un adulte pour 6 enfants en moyenne, ce sont des taux qui ne peuvent pas engendrer un accueil personnalisé et de qualité. Les recommandations sont plutôt de un adulte pour 3 ou 4 enfants. Cela comporte des risques pour la qualité de l’accueil.

Des associations familiales, des Udaf qui gèrent des EAJE, appliquent des taux plus favorables, c’est-à-dire une personne de plus que ce qui est prévu par la norme. Mais c’est souvent difficile de convaincre la commune ou la CAF sur ce point. L’Unaf souhaite une réflexion et une évolution dans ce domaine.

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